L' Elixir de Melchior by Douzet AL

Auteur:Douzet AL [Douzet AL]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Magic Tales
Publié: 2013-11-07T23:00:00+00:00

***

Seize lunes passèrent.

Les deux empereurs, se remettant petit à petit de la disparition de leur fils, constatèrent que le brave Joseph ne venait plus faire son service quotidien au palais des Neuf Royaumes.

Devenu très riche, l'ancien domestique, en homme bon, avait offert, à tous les domestiques du palais, d'autres palais bien éloignés du royaume de l'impératrice Lana.

Les salles du palais « sans fin », bien qu'elles fussent toutes recouvertes d'or, devenaient poussiéreuses, les jardins n'étaient plus entretenus et l'eau des fontaines était recouverte de vase. Lassé de ce désastre, l'empereur regroupa une partie de sa garde et partit en campagne de guerre pour noyer son chagrin dans la hargne et le sang des champs de batailles.

Laissée seule au palais, l'impératrice Lana demanda à sa garde d'aller en ville embaucher de nouveaux domestiques et de retrouver les déserteurs pour tous les pendre.

Mais on ne les retrouva jamais.

Lors de leur passage en ville, les gardes reconnurent Joseph qui avait bâti la plus haute tour des Neuf Royaumes, toute ornée d'or.

Ils l'arrêtèrent sur le champ et l'amenèrent devant l'Impératrice.

─ C'est donc toi le traître qui a emporté toute ma cour ? lui demanda l'Impératrice, furieuse.

─ Oui, c'est moi et je ne crains rien de toi, fille de forgeron ! lui lança l'homme le plus puissant de la ville.

─ Tu oses me provoquer, domestique ! Soit ! Nous pillerons tes biens, pendrons ta femme et tes deux fils. Quant à toi, tu vas pourrir dans mes prisons jusqu'à la fin de tes jours. Tu te verras vieillir, Joseph, lune après lune, tu pleureras les souffrances de tes proches à cause de ta trahison !

─ Mais tu me parles de prison, Impératrice, mais tes geôles sont pleines à craquer ! On n'a jamais autant condamné que sous ton règne !

─ Détrompe-toi, domestique ! Mes geôles sont libres comme jamais ! J'ai fait beaucoup de ménage ces derniers temps ! Je viens d'envoyer au bagne de Mortifer les frères du Rumpelstiltskin. Les "bagnards" vont payer à vie le geste de leur frère. Je préfère la souffrance éternelle à la mort subite. Ces lutins-là m'enrichiront à vie par la sueur de leur front. Et je t'assure qu'il n'y a pas plus étroites que les Mines de Mortifer !

A nouveau, le riche domestique s'approcha du nez de la reine et lui répéta :

─ Fille de forgeron, je te le répète, je ne crains rien. Je suis protégé par le génie que tu as renvoyé par-delà tes jardins. Oui, Melchior, le génie que tu as banni de ton palais, est mon ami.

─ Ah ! Ah ! s'esclaffa l'impératrice. Je n'ai rien à craindre d'un lutin bleu enfermé dans une fiole. Je ne crains que le Rumpelstiltskin. Où est-il, ton génie protecteur, hein ? Qu'il vienne te sauver, si c'est le cas ! Gardes, saisissez-vous de ce traître !

La garde royale encercla Joseph mais celui-ci sortit subitement le « Miroir doré » et invoqua la toute-puissance de Melchior:

─ Miroir, ô mon beau miroir, je t'ordonne la mort subite de ces soldats.

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